Un temps, trois mouvements…

Le terme mouvement évoque immédiatement le corps : les articulations qui bougent, la gymnastique, le jeux, la danse, les arts martiaux et à l’école, l’éducation physique. Par rapport au corps, le mouvement (du latin movere), indique toute « action par laquelle un corps ou quelqu’une de ses parties passe d’un lieu à un autre, d’une place à une autre » et « il est successivement présent en différentes parties de l’espace. » Mais le mouvement n’est pas seulement physique ou corporel ou musical, il peut également concerner la sphère métaphysique quand il est abstraitement considéré, indépendant des causes qui le produisent et sur lequel les savants « disputèrent beaucoup pour savoir s’il est essentiel à la matière » nous dit toujours le dictionnaire. D’autres champs de la connaissance explorent ce concept, de la physiologie à la musique à la politique : ce que nous intéresse ici est la place du mouvement en pédagogie et plus en général, dans l’acte éducatif entendu comme animation, geste, déplacement et présence.

Une précision est tout d’abord nécessaire : même en éducation, le mouvement est à entendre comme une action qui sort de la sphère purement physique, mais investit aussi celle du mental et de l’esprit. On bouge des nos membres mais on fait « bouger les neurones », dit-on. Aussi, pour un chercheur spirituel, on « évolue » et on progresse avec notre esprit vers des champs de conscience de plus en plus élargis.

En général, la pédagogie et l’école considèrent surtout les deux premiers domaines, le mouvement du mental et de l’intellect, en laissant le troisième, le mouvement de cheminement de l’esprit, plus l’apanage des religions et des écoles spirituelles. Des exceptions existent que l’on peut trouver dans des pédagogies à l’approche intégrale. Dans les pédagogies de l’Ecole nouvelle par exemple, sous laquelle on pourrait inclure des pédagogues bien connus en France comme Freinet, Decroly ou Montessori, ou des moins bien connus, comme Paul Robin ou Dewey, toutes les dimensions de l’élève sont prises en considération dans une vision globale de l’être humain. D’autres écoles encore, comme celles de Rudolf Steiner, de Krishnamurti ou de Sri Aurobindo et Mère mieux connues en dehors de la France, ont donné une place importante à la spiritualité (ou au questionnement sur la spiritualité) dans leur pédagogie.

Cet article s’efforcera d’analyser les trois mouvements ci-dessus énumérés, tête/cœur, cœur /corps, corps /esprit à la lumière d’un seul temps, celui de l’acte éducatif.

Cet article, qui sera publié en parties séparées, a été écrit à l’occasion de l’atelier sur le mouvement en pédagogie qui s’est tenu à l’Université d’été de la CCIP, à l’initiative du CIRPP, le Centre d’Innovation et de Recherche en Pédagogie de la Chambre de Commerce de Paris, le 29 et 30 juin 2009 (www.universite-enseignants.ccip.fr)

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