Renouer avec la Joie de l’enfance, Eyrolles, 2017
Chaque enfant porte en lui une joie immense. Mais en grandissant, cette formidable ressource intérieure qui permet d’affronter la vie s’amenuise si elle n’est pas préservée. Grâce à des exercices simples, je propose de retrouver cette valeur essentielle. Plusieurs témoignages sont à l’unisson avec ma réflexion : Isabelle Filliozat, Laure Fourteau-Lemarchand, Clément Guillot, Anne-Françoise Brillot, Denis Marquet et ThierryJanssen livrent tour à tour leur expérience de la joie. Autant de parcours de vie qui ont su préserver cette flamme intérieure. Que nous soyons parent, adulte attentif aux autres ou éducateur, nous avons tous un rôle à jouer et un engagement à tenir : participer à un monde plus juste et fraternel, plus léger aussi, comme celui des enfants.
EXTRAIT : « Puisque l’on me le demande souvent, je répondrai que non, je ne suis pas dans la joie continue des sages et des mystiques d’Orient, ni dans la béatitude des saints ! Je me sens seulement un peu plus proche aujourd’hui de cette joie que nous avons tous, sans distinction, reçue en don à notre naissance, la joie de vivre des enfants. Certains parlent d’héritage, je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que nous y avons tous eu droit, que nous avons tous reçu ce joyau en cadeau à la naissance, mais nous l’oublions au fur et à mesure que nous quittons l’enfance. Ma certitude, après avoir observé un bon nombre de transformations advenues chez des personnes qui, dans mes stages, prennent « le risque de la joie », est que ce joyau n’est jamais perdu. Il est parfois rendu opaque par la patine des années, parfois triste comme un cadeau oublié au fond du tiroir, sous le poids de nos obligations et de nos croyances d’adultes. C’est à nous de le retrouver, de le sortir de sa cachette, de le dépoussiérer pour le garder et l’aimer sans conditions. C’est notre trésor le plus cher. »
Ces écoles qui rendent nos enfants heureux, Domaines du possibles, Actes Sud, 2012
En France et dans le monde entier, des initiatives éducatives novatrices naissent tous les jours. De plus en plus d’écoles publiques ou privées, à la maison, en communauté, autogérées, démocratiques, ouvertes, libertaires, osent aujourd’hui se détourner d’une conception de l’éducation imposée par l’institution. Ainsi s’épanouissent des mouvements et des courants nouveaux, basés sur des pédagogies alternatives. Si certaines d’entres elles – quoique mal connues – sont relativement familières, comme les pédagogies Steiner, Montessori ou encore Freinet, d’autres se développent et sont à découvrir, comme celles de l’éducation lente (la Slow School ou pédagogie de l’escargot) ou encore de l’école à la maison. Ce livre, richement documenté, propose ainsi un tour d’horizon de toutes ces initiatives éducatives innovantes, tout en détaillant la spécificité et l’originalité de chacune d’entre elles. Conçu de manière pratique, il fournit aux parents, citoyens et enseignants des informations et références pour découvrir ces écoles qui replacent l’enfant et son épanouissement au cœur du processus éducatif.
EXTRAIT: « Ainsi on tue les rêves des enfants » Milan, théâtre de la Scala, juin 1967.
Je monte les marches d’un immense escalier qui nous mène à la salle où a lieu l’audition pour intégrer l’école de danse de la Scala. Élégante dans ses habits de fête, maman m’accompagne. Mes mains entre les siennes transpirent ; je sens mon cœur sortir de ma poitrine, j’ai peur. Soudain, une foule d’enfants, filles et garçons confondus, se déverse en courant dans la cage d’escalier. Ils sont tous très minces, beaux, parfaits, comme s’ils étaient sortis d’un monde féerique. Je commence à me sentir différente, moi qui ne suis ni maigre, ni parfaite, ni spécialement belle. Devant la porte d’une immense salle aux grands miroirs, deux enseignantes, elles aussi maigres, à la limite de l’anorexie, nous reçoivent en affichant un sourire que je sens forcé, comme celui qu’il faut afficher même lorsqu’on doit continuer à danser avec des crampes insoutenables aux mollets. Nous sommes une vingtaine de fillettes silencieuses et de toute évidence, si je regarde la pâleur des visages autour de moi, toutes terrorisées par ce lieu austère qu’est le théâtre. Le piano attaque une musique sur laquelle nous devons danser librement, pieds nus, “à notre façon”, nous dit-on. C’est une chance, pensé-je, car à ce moment j’oublie tout ce que j’ai appris pendant mes deux ans de cours de danse classique au théâtre Bellini en Sicile… mais je danse et le rythme de la musique me fait oublier la fausseté des sourires forcés, la froideur du lieu, ainsi que mon imperceptible sensation de différence. Je me retrouve ainsi à virevolter au beau milieu d’une grande confusion, d’un joyeux chaos de jambettes qui se croisent, se bousculent en cherchant à s’éviter, légères ou maladroites, au son de ce que je crois être un nocturne de Chopin. Je danse et comme par magie les paroles de mon ancien maître de ballet me reviennent à l’esprit : “La technique importe autant que la passion, le jour viendra où elles ne feront plus qu’un. Tout ce que tu apprends maintenant viendra à ton service un jour : tu as la passion, c’est ton trésor.” ….
Bonnes pratiques de résolution non-violente de conflits en milieu scolaire, UNESCO, 2002
En 2002 à l’Unesco, j’ai édité ce petit livre qui a circulé dans beaucoup de pays grâce à ses versions en anglais, français et espagnol, et qui est épuisé depuis. J’étais, à ce moment, responsable des programmes et des pratiques d’éducation non-violente à l’école et en dehors de l’école. Ce qui me tenait à cœur à l’époque, et qui encore me plait, était de valoriser la dimension de créativité dont toutes ces pratiques en font preuve, avec leur capacité d’inventer et de s’amuser avec les gens, les enfants, les éducateurs, les parents.
La plupart de ces pratiques ont depuis pris de l’essor, comme la CNV qui est aujourd’hui assez connue en France et dans le monde entier. Mais il y en a encore trop nombreuses qui ne sont pas suffisamment pratiquées, comme la médiation qui devrait, à mon avis, être intégrée et rendue obligatoire dans les programmes scolaires.
Téléchargeable en français et anglais :
http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001266/126679f.pdf