Les bienfaits de l’Autolouange


A REGARDER : 


« Souviens-toi de ta
noblesse » nous dit Marie Milis qui enseigne les mathématiques et
l’éthique à des jeunes en difficulté, confrontés à des problèmes normalement
réservés aux adultes, tels le sida, l’alcoolisme, la drogue ou la pauvreté.
Professeur dans une école technique et professionnelle en Belgique, elle leur
apprend à allier « … la rigueur de la science et la magie d’un autre
monde que je rends possible » [i] par la
pratique de l’autolouange, une
méthode d’écriture poétique qui leur permet de créer des liens positifs avec
eux-mêmes et avec les autres. « Je suis l’exception à la règle qui dit que
personne n’est parfait » écrit Zahra ; « je suis un idée qui
germe dans la tête d’un génie » ajoute Xavier… Petit à petit, ces jeunes
osent se regarder avec les yeux de l’émerveillement, ils sortent de la logique
qui les voudrait pliés, ratatinés face à des destins tracés à l’avance et
déjà pétris de difficultés.
Aujourd’hui à la retraite, Marie Milis continue à donner des formations à cette pratique qui vient d’Afrique. Par l’Autoluange, formidable outil que j’ai introduit aussi dans mes stages et mes ateliers, les personnes se révèlent dans leur splendeur, faite de force et de faiblesse, tout en révélant la beauté du monde. Ce n’est rien d’autre que un « accouchement du coeur » comme elle l’appelle, une renaissance qui a redonné dignité et noblesse à tant d’élèves rejetés. 
Car l’école, comme la société dont elle est le miroir, est championne dans les techniques de dévalorisation. De plus, notre éducation tend au formatage pour nous confiner, comme le disait bien Christiane Singer[ii] à « ces chambres mortuaires où s’essoufflent nos vies corsetées dans la norme, toutes occupées à ne pas fleurir, à ne pas rayonner, à ne pas dépasser les limites du possible et de l’impossible ». Dans la peur, ce sont nos faiblesses qui émergent, plutôt que notre grandeur. Pourtant, c’est bien notre grandeur qui nous anoblit et nous fait pousser les ailes qui nous élèvent au-dessus de toute misère ; c’est par elle que nous pouvons « grandir en humanité » et devenir des êtres heureux. (…)*

*extrait de mon livre Ces écoles qui rendent nos enfants heureux, Actes Sud, 2012 

[i] Marie Milis, Souviens-toi de ta noblesse. La pratique de
l’autolouange ou l’accouchement du cœur
Le Grand Souffle Editions, Paris,
2008.
[ii] Préface au livre Eloge de soi, éloge de l’autre, de Ngo
Semzara Kabuta, Edition Peter Lang, 2003.

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