RESPIREZ LA JOIE

…un exercice pour tous les jours 



Détendez vous, les yeux fermés. Si vous êtes assis, trouvez une bonne position sur votre chaise ou sur votre coussin, essayez d’appuyer les pieds sur le plancher, le dos sur le dos de la chaise.  Des toutes les façons, relâchez les épaules, les bras, les mains, les jambes.
Concentrez vous maintenant sur votre respiration. Observez la. Si elle est rapide, ralentissez le rythme de votre souffle. Inspirez avec conscience, expirez avec conscience.  Remplissez vos poumons d’air. Sentez le bien-être que l’air provoque dans votre corps, la douceur du mouvement de l’air rentrant et sortant de votre corps.  Le ventre se gonfle doucement, les pensées se calment, un subtil plaisir envahit vos cellules.  Le plaisir est un élément capital de cette pratique car dès que nous trouvons du plaisir à la présence, nous avons une tendance naturelle à y revenir.
  
Cherchez maintenant dans votre mémoire un souvenir heureux. Un moment de l’enfance, une rencontre, une parole, un geste, une image ou une situation particulière qui vous a envahis de joie, de plénitude. Il peut s’agir d’une simple situation provoquée par la rencontre avec la nature, un arbre, une fleur ou un paysage. Nous avons tous, sans distinction, vécu un tel moment au moins une fois dans notre vie. Il ne s’agit pas d’aller chercher des souvenirs d’épisodes extraordinaires. Car la joie est un élément ordinaire de notre vie, elle en est partie intégrante. 
Essayez de vivre à nouveau ce moment, comme dans un film dont vous êtes le protagoniste. Gardez bien cette image en tête et maintenant sentez votre corps qui est traversé par l’émotion de la joie… vous êtes heureux ! Même s’il s’agit d’un instant, vous êtes heureux pendant cet instant. Il vous appartient entièrement. Vous avez vécu ça et votre corps, vos cellules et votre esprit en conservent la mémoire. C’était bien vous, cette personne souriante, émue, traversée par l’émotion de la joie de vivre ! Vous ressentez à nouveau le bonheur qui vous traverse et vous restez avec cette sensation.
Vous la ressentez avant tout dans le cœur : il est en joie, il bat à l’unisson avec le rythme du monde, il est ouvert. Comme quand vous êtes amoureux, vous sentez le cœur battre, pulser. Vous laissez au cœur la place qui est la sienne dans votre corps, dans votre vie. C’est son intelligence pleine d’amour qui vous conduit dans le chemin de la joie. 
En suite vous faites circuler cette joie bénéfique dans toutes vos cellules : à partir du cœur elle s’irradie comme un soleil jaune vers les autres organes, intérieurs et extérieurs.  Elle passe à la poitrine, ses rayons réchauffent les paumons, les bronches, les épaules, les bras, les mains. La joie est l’émotion de l’énergie, donc de la vie. Sentez le plaisir de la vie dans vos cellules. N’oubliez pas de respirer ! Le souffle aussi contribue à cette sensation de bonheur, le souffle est la vie et vous êtes en train d’en respirer la meilleure partie !
Cette agréable sensation continue à se répandre : elle descend maintenant dans le bassin, le ventre, les intestins, le sexe.  Elle circule dans le dos, le bas du dos, les anches. Et continue comme un flot doré vers les jambes, les cuisses, les mollets, les chevilles et les pieds. 
Comme un soleil d’or, la joie irradie ses rayons aussi vers le haut du corps, du centre du cœur elle se dirige vers la gorge, le cou, devant et derrière, les mâchoires, la bouche. Un sourire se dessine sur vos lèvres, peut être un éclat de rire ! Elle continue sur les tempes, le front et le haut de la tête. Comme une fontaine, une pluie de lumière dorée descend du sommet de la tête pour s’unir au centre du cœur et vous englobe.
Restez avec cette vision quelque seconde et continuez à respirer calmement.
Prenez conscience que vous êtes des êtres de Joie. Que la vie est l’expression de cette Joie. Que vous pouvez retrouver cet état à tout moment. Que personne ne peut vous en priver. Il est en vous. Il est Vous !
Maintenant revenez petit à petit dans la pièce, sans perdre cette sensation, ce sourire, ce bien être. Restez en présence du plaisir que ce souvenir vous a évoqué et lentement ouvrez les yeux. Si vous n’êtes pas seuls, regardez vous les uns les autres, souriez vous, touchez vous si vous voulez, contactez le regard des personnes  et pendant tout le reste de cette journée, n’abandonnez pas la Joie que vous venez de retrouver.   
      
C’est une micro-pratique que vous pouvez répéter plusieurs fois dans la journée.  Après quelques semaines de cette pratique qui commence par l’attention à la respiration qui devient consciente pour finir avec la visualisation de la lumière de Joie, la joie s’épanouit en vous à tout moment: lorsque vous sortez de chez vous, lorsque vous  marchez dans la rue, lorsque vous arrivez sur votre lieu de travail, lorsqu’une pause naturelle intervient entre deux moments de concentration.
Ce n’est plus alors une pratique mais une manière de goûter plus pleinement à la vie, à la sensorialité et c’est la base de toutes les pratiques ultérieures.


Ses effets sont extraordinaires :



– réduction du stress



– développement de la sensibilité sensorielle



– équilibre général du corps



– calme, équilibre



– amélioration des capacités mentales et de la concentration



– micro-repos distillés sur l’ensemble de la journée



– précision des mouvements physiques





– sensation de plénitude et de joie…



Pilules/pills/pastiglie: la joie

Dans le langage courant, la joie est associée à une émotion, à un état passager. Pourtant, son sens d’origine est tout autre que éphémère, car sa lointaine étymologie sanskrite nous renvoie au terme de yuj (la même que de yoga), généralement traduit par « union de l’âme individuelle avec l’esprit universel ». Il y a ici un sens de reliance entre le terrestre et le céleste, de l’homme avec le divin et des hommes entre eux, une dimension sacrée de la joie qui s’est perdue dans les temps, surtout dans la culture occidentale. Une fois le lien rétabli, la joie investit de façon indirecte (car elle y « contribue ») tous les aspects de la vie et ramène au concept de joie de vivre en tant que sentiment exaltant ressenti par toute la conscience, toutes les dimensions de l’être. D’une simple émotion, elle se transforme en sentiment, état ; elle redevient manifestation de la reliance de l’âme individuelle avec une dimension supérieure. Par ce chemin, elle envahit la totalité de l’être et relie le « haut » et le « bas », l’espace intérieur et extérieur, le sujet et l’objet, l’individu et les autres.

Un « non sens » dans un monde en crise : la joie


Il ne se passe pas de jour sans que des experts analysent la crise que le monde traverse actuellement sous l’angle de leur science : des clashes économiques à la pollution de l’environnement en passant par la perte des valeurs éthiques, nous sommes surinformés, agressés, souvent acculés au mur du désespoir par les données diverses, les théories et les pronostics, de préférence catastrophiques, que les scientifiques produisent dans le but d’alerter l’espèce humaine et sa planète. La raison nous dirait donc que le temps est venu pour les humains de se réfugier sous terre, d’amasser des réserves alimentaires dans les bunkers ou, au pire, de se préparer à une évacuation massive vers d’autres planètes… Ma proposition ici est de ne pas succomber à la vision pessimiste, de ne pas suivre que la voix de la raison scientifique (pourtant nécessaire), mais par un véritable retournement de sens, de saisir l’opportunité qui nous est offerte par cette crise d’intégrer dans nos vies une valeur qui semble avoir été oubliée par les humains, celle de la joie. Dans ce chemin d’espoir, l’éducation peut jouer un rôle fondamental en se réappropriant le rôle initiatique qui lui revient dans l’évolution de l’être humain.

L’école va mal, et les réformes ministérielles se succédant les unes après les autres dans nos pays occidentaux, semblent imperméables à toute innovation qui aille dans la direction de la prise en compte de la dimension existentielle des individus (élèves et enseignants), négligence qui pourrait être considérée comme l’une des multiples raisons de ce malaise. A cela s’ajoute la fragmentation grandissante du savoir en multiples disciplines : de 50 spécialisations en 1950 nous sommes passés à 8000 en 2000. Dans ces « tours de Babel » que sont nos écoles et universités aujourd’hui, les élèves s’habituent à concentrer toute leur attention sur des disciplines qui étudient la réalité à travers des loupes, en les analysant sous des angles différents. A force de focaliser les mentalités sur des aspects séparés de la réalité, les étudiants apprennent à l’interpréter comme un ensemble de morceaux d’un puzzle non recomposé, « déstructuré ». L’université en particulier se dirige vers un cloisonnement et un morcellement du savoir, qui devient de plus en plus ésotérique et anonyme (Morin, 1990).

A la fragmentation disciplinaire correspond la dangereuse fragmentation de l’être humain, le corps étant séparé de ses émotions, séparées du mental, séparé de l’esprit… La conséquence la plus évidente est la perte de la joie d’apprendre, de transmettre, tout simplement de la joie de vivre. Ma thèse est que l’éducation peut ramener les humains vers cette nature qui est l’essence même de l’être. Éduquer à la joie est possible, des exemples existent et sont reproductibles. Ce blog désire contribuer à cet objectif : éduquer à la joie de vivre !