Les êtres sont condamnés à la joie : interview à Guy Corneau 

C’était en 2011, à Montréal lorsque dans le cadre des recherche sur mon livre sur la joie,
Guy me fit l’honneur d’une interview. Nous passâmes plus d’une heure
ensemble, dans les coulisses d’un théâtre où se jouait la pièce d’une
amie danseuse, un spectacle auquel il m’invita. Je garde le souvenir
d’un homme bon, charmant, profondément gentil et généreux, sensible et
attentif : un exemple de l’intelligence du cœur en action.   
 
Bon voyage Guy!
 
 

Antonella : Dans ton dernier livre, « Revivre! » tu nommes la joie en tant qu’expérience personnelle, reliée à ton vécu. Ce sur quoi j’aimerais que l’on échange ce soir part du
constat que la joie existe beaucoup chez les enfants, mais que l’école ne fait
qu’entasser tout ce potentiel de vie. Est ce que tu penses que la joie est
innée ? Est-elle toujours là ou bien elle peut disparaître? Et si oui,
peut on aller la « repêcher » au fond de nous?                                      

Guy : Je n’ai pas les mêmes inquiétudes que toi. Les tibétains parlent du fond lumineux
de l’être, la joie. Pour moi qui a été près de mourir deux fois, ce que l’on
découvre près de la mort ou de l’autre coté de la vie, c’est la joie, une joie
pure. Dans les deux cas c’est ce contact avec la joie pure qui m’a guéri, un
contact qui dure pendant des semaines, pendant des mois. C’est la béatitude,
c’est l’extase.
 
A : C’est la joie sans objet…
 
: Oui, une joie complètement gratuite. J’ai moins d’inquiétudes que toi parce que
je pense que de toutes les façons, les êtres sont condamnés à la joie, ils sont
condamnés à la liberté. Ils ne peuvent pas abolir la joie ; de même ils ne
peuvent pas abolir la lumière, c’est impossible. Il se peut que l’expérience
(de la vie) ne se termine pas bien, mais au fond ce n’est pas si grave non
plus, la joie reste ainsi que le goût de la joie. On pourrait penser que les
soubresauts dans lesquels notre monde passe actuellement, tous ces signes
d’éclatement, soient les signaux de la naissance d’un nouveau monde où il y
aura plus de joie et plus de lumière. Peut être qu’il va y avoir aussi (dans ce
passage) de la douleur, des ruptures et des conflits très importants , mais au
fond ces excès préparent la venue d’un nouveau monde qui va vers des choix plus
essentiels, donc vers la joie et la lumière. Je ne suis pas quelqu’un de très
religieux, mais je souhaite vraiment l’avènement d’une religion de la Lumière.  Ce qui m’intéresse est que les êtres humains se reconnaissent en tant qu’êtres lumineux, des êtres créateurs qui sont venus exprimer la lumière dans le monde, de l’amour, de la joie.
 

Maintenant, si l’on regarde du coté de l’éducation et en particulier à propos du lien entre ce que tu appelles l’aspect transcendantal et l’aspect horizontal, quand est ce que les êtres humains expriment de la joie dans leur vie?  C’est quand ils expriment quelque chose
qui vraiment fait partie de leur essence, de leur élan de vie, de leur élan
créateur ! C’est vrai pour les enfants et les adultes : que tu sois
content d’avoir réussi des recettes de cuisine, que tu fasse une cabane à
moineaux de tes propres mains ou que tu fasse pousser des légumes, là il y a
une joie qui est liée à ce que tu as accompli et qui t’as remis en contact avec
la vie créatrice. Comme Jung, je pense que les êtres humains sont
essentiellement créateurs, que l’inconscient est essentiellement créateur.
Toutes les fois que l’on est dans l’élan créateur ce qui répond c’est la joie,
la joie dans l’être qui est à la fois très horizontale et très communicative,
et qui permet  de toucher au fond et à la nature essentielle de l’être, la joie pure.
 
A : Je suis d’accord, mais ne trouves tu pas que telles qu’elles sont structurées
aujourd’hui, les écoles ne font que tuer cette créativité ?
 
: Oui, t’as raison, mais ce n’est pas vrai que c’est seulement l’école qui fait
ça ; c’est nous qui le faisons à nous mêmes. Car quand tu es dans cet état
de joie très profonde, tu te rends compte que tu as passé 99% de ta vie à
résister à la joie. Ce n’est pas vrai que c’est l’école ou les parents qui le
font, c’est toi qui te le fais à toi même ! Nous sommes construits de
façon telle que la réponse que nous donnons à l’angoisse de vie est dans la
recherche de reconnaissance ; ainsi on s’aliène des parties plus joyeuses
de soi même et on en a peur. Les êtres humains ont peur de la joie parce que la
joie les ouvre !
 

: Je donne aussi une interprétation « politique » à ce phénomène car je
pense que le système éducatif actuel n’est que l’expression de ce monde qui est
en train d’éclater aujourd’hui, lequel est fondé sur la peur. Ainsi on nous
apprend depuis tout petits à respecter beaucoup de règles et d’interdits. Par
exemple, il y a une expression française qu’on apprend très tôt aux enfants à
l’école et en famille qui est: « tu n’as pas le droit …
de faire ceci, de faire cela », comme si au fond on n’avait pas le droit de
devenir les créateurs de notre propre vie. Donc si on inverse le processus
comme on le fait dans l’éducation à la joie, on peut essayer d’aller dans
l’autre sens en partant de la richesse qui est déjà là: on reconnaît
d’abord la joie en soi, dans l’enfant, et par la joie on arrive à se libérer,
comme tu le dis.

G :Oui, mais il faut que tu trouves des leviers éducatifs qui permettent ça. J’ai
donné une conférence qui s’appelle « Le meilleur de soi et l’enfant »
sur la question : quoi dire à des parents qui veulent éduquer leurs
enfants en leur permettant de rester en lien avec leur essence créatrice et
donc avec la joie qui est liée à cette essence ?
 
A : Il s’agit de leur apprendre à oser eux mêmes.
 
G : Oui, mais pour moi la peur ne vient pas de l’école, elle est existentielle dans
les êtres humains, qui ont peur de vivre, de naitre, de mourir. Et dans chaque
être, indépendamment de l’école, il y a une quête qui va l’obliger de
déconstruire quelque chose en lui qui est de l’ordre de la peur, qui va lui
faire reconnaitre ses racines, les dépasser et retrouver de la joie. C’est donc
de la joie que l’être humain a profondément peur, de sa réelle liberté de
créateur, face à lui même, face à la vie.  C’est sur, moi aussi je souhaite une école qui soit plus attentive à ça, mais je mesure l’étendue de la tâche…
 
A : Enorme !
 
: Elle est énorme parce que toutes les structures sociales vont être en jeu. Et
je suis convaincu qu’elles vont changer…
 
A : Elles vont éclater ! C’est triste à dire, mais je suis confiante en
quelque sorte dans le malaise des parents, des élèves, mais surtout des
enseignants qui n’en peuvent plus.
 
G : Ils sont sur la ligne de front. Quand j’avais mon cabinet de psychanalyste je
recevais beaucoup d’enseignants et je leur disais : « ce n’est pas
seulement vous qui êtes malade, mais le système dont vous faites partie et donc
dans ce sens, ne prenez pas tout comme personnel. » Car c’est une maladie
collective, une lutte continue (du système) contre les différences, dérivée de
la difficulté de nous entendre, de nous harmoniser. 
 
A : Mais il y a de l’espoir, n’est ce pas ?
 
G : Il y a de l’espoir, mais aussi beaucoup de heurts et des ruptures dans les vies
individuelles de gens, avec beaucoup de tourmentes. Chaque personne est
convoquée à des choix très personnels : « Est ce que je choisis la
paix, la joie ? Est ce que je choisis l’amour, d’exprimer la partie
lumineuse de moi même ? Et même de la découvrir ? Ou bien, est ce que
je choisis d’être un esclave des conditions ambiantes ? » Parce que
dans ce dernier cas, c’est  la
souffrance qui t’attend. Mais en même temps ces cassures sont nécessaires pour
permettre que le fruit s’épanouisse !
 
Je regardais l’autre jour avec mon fils de 11 semaines une statue de Bouddha qui
l’attirait et le fascinait beaucoup. Quand on regarde une statue de Bouddha, on
y voit l’expression de la pureté humaine. Je pense que chacun de nous est invité à laisser émerger une chose aussi pure, aussi simple, lumineuse mais aussi fragile.  Je me dis que c’est
vraiment à ça que chaque être humain est convoqué : à une maîtrise
complète de soi même, une maîtrise de l’esprit, du cœur, du corps, du
comportement, de tout… C’est un achèvement fantastique, un accomplissement
très joyeux, mais quand tu mesures la distance (qui existe) avec ça, tu te dis,
« wow, moi je suis « en chantier » par rapport à ça, comme une
pierre brute.  Comment donc je vais arriver à laisser émerger la joie ? ». Pour moi c’est tout l’intérêt de la chose. Bien sûr, on peut arriver (à entreprendre) cette voie là par  l’éducation.
 
En ce qui me concerne dans mes conférences, je cherche à éveiller chez les individus le
goût d’aller vers la joie et de l’exprimer dans leur vie, de découvrir et
d’exprimer l’amour qu’ils sentent, parce que des toutes les façons le bonheur
lui même repose là-dessus. Dans ce sens là, je ne suis pas inquiet car des
toutes les façons la joie est l’appel profond de chaque être humain.
 
Merci à Guy de m’avoir accordé cet entretien, réalisé en octobre 2011 à Montréal. 
 

Eduquer à la JOIE dans les e.Days!

Conférences, ateliers, expositions, spectacles vivants
Culture de nouveaux liens
avec Moi, l’Autre & la Nature

du 28 mai au 1er juin 2014 

à la Ferme des Noyers à Hermanville sur Mer (Calvados)

 4 journées pour réenchanter notre monde !
Day1 – Cultivons l’orientation vers la joie,
Day2 – Cultivons la conscience de l’abondance,
Day3 – Cultivons l’écologie et l’harmonie entre soi et les autres,
Day4 – Cultivons la conscience et la paix intérieure

LE PROGRAMME
Début mai, Sommet des e.Days : les WEBe.Days
Quelques soirées d’audios conférences interviews vous seront proposées pour vous inspirer à participer aux e.Days! 
             Le mercredi 28 mai à 19h30 
La soirée d’ouverture des e.Days consiste à nous brancher, à nous connecter entre nous.
Pour cela, rdv est donné à chacun à 19h30 à la ferme des Noyers pour vivre une grande soirées en lien direct avec Barbara Marx Hubbard (Santa Barbara, Californie USA).
Lydie LM, la créatrice des e.Days vous accueille.
Le jeudi 29 mai, Day 1 : LA JOIE 
La seule motivation qui puisse aujourd’hui nous faire lever le matin dans le bien être, c’est…LA JOIE!
La joie de faire ce qu’on aime faire, dans un lieu qu’on apprécie, la joie de rencontrer des personnes qu’on aime, de partager, de nous connecter avec ces personnes, la joie d’être qui nous sommes vraiment sans nous cacher derrière les masques …
Les intervenants de cette journée (entre ateliers et conférences/tables rondes) nous aideront à considérer notre motivation sous l’angle de notre JOIE, à nous connecter avec l’état, et la vibration de la joie.
12h30/ 13h45 : Repas et e.Days vidéos
15h15/18h  Antonella Verdiani et Patrick Viveret. Plaidoyer pour la joie
20h30 scène jeunes off chant,
22h Etienne Hayem et Yoni Zarka (guitare, chant, alto)
Le vendredi 30 mai, Day 2 : L’ABONDANCE l’économie
Marcelle della Faille, la marraine des e.Days et d’autres pionniers “à propos de l’argent” nous offrirons leurs visions, leurs expériences, et nous inspireront de leurs fonctionnements quand à leur rapport à ce moyen d’échange qu’est l’argent.
12h30/13h45 : Repas et e.Days vidéos
20h30  : Spectacle de et par Zaïa, « La Gueule de l’Emploi »
     Pot évolutionnaire sympathique.
Le samedi 31 mai, Day 3 : L’ECOLOGIE
Des pionniers dans deux disciplines  nous offriront leurs visions, leurs expériences, et nous inspireront de la joie qu’ils dégagent dans leurs partages.
9h30/12h30 Atelier Patrick Drouot  Ecosystème intérieur, écosystème extérieur : l’émergence des nouvelles logiques et thérapies quantiques dans le monde d’aujourd’hui.
Un exercice pratique suivra son exposé : Du cœur quantique au le cœur spirituel, l’émergence d’une nouvelle logique de pensée.
12h30/ 13h45 : Repas et e.Days vidéos
14h/15h Un spectacle équin sera proposé dans la cour de la ferme.
15h15/16h15 Liliane Gagnon Drouot Rencontre avec notre source de sagesse et de créativité dans le cercle sacré de la vie.
16h45/17h45  Luc Bigé  Relations éthiques avec la nature (nature, l’Autre et moi même) 
20h30 : Spectacle de et par Seymour Brussel, Ma Patiente a des Limites
     Pot évolutionnaire sympathique.
Le dimanche 1er juin, Day 4 : LA CONSCIENCE
La conscience est le chemin de la paix intérieure, essentiel et indispensable pour laisser émerger notre voix intérieure, notre impulsion intérieure, et laisser s’exprimer notre créativité unique!
9h30/10h45 : Danser, avec Lucille Hervieux
11h/12h30 : Conscience du corps et santé avec Seymour Brussel 
12h30/13h45 : Repas et e.Days vidéos
14h/15h30 Nicole Aknin et  Gyorgyi Szabo, en duo, Pour une spiritualité incarnée
15h45/16h45 Anne de Bethencourt et Christine Guinebretière en duo – One Life – Donner du sens à sa vie, donner du sens à La vie !
16h45 Goûter évolutionnaire sympathique

Retours des stages de fin aout à Saint Martin en Haut (près de Lyon)

… quoi de mieux, pour nous encourager, de ces magnifiques témoignages? 
Participants Module de base
Merci à tous pour ce temps de partage, ces regards bienveillants, ces mots doux, ces belles rencontres.
Merci Evelyne pour ce magnifique personnage et la force de tes messages.
Merci Antonella pour ce travail autour de la joie et ta manière de la transmettre.
Merci d’être ce que vous êtes.
Ce stage m’a nourri au plus profond de moi…
La rentrée est un moment ou les tensions sont souvent présentes : je reste (grâce à vous) dans cette énergie bienveillante et positive qu’est la joie!
Je vous embrasse, O.
Bonjour…
la formation  »éduquer à la joie » que vous nous avez proposée était d’une grande qualité humaine. 
Très équilibrée au niveau de l’alternance entre corps (nombreux exercices en mouvement) et esprit (retour sur ce qui a été vécu et prise de recul pédagogique pour ouvrir l’analyse sur toute l’éducation), elle a aussi laissée une large au place aux émotions. Vous avez su nous mettre en confiance afin que nous puissions nous exprimer, lâcher-prise pour aller plus loin et cheminer vers l’essentiel. 
Bravo ! je suis bien consciente que le groupe avait aussi sa part dans la construction de ces trois journées magiques, nous avons chanté, rit, pleuré … grâce à tous! Mais bravo à vous d’avoir impulser cela par votre professionalisme, spontanéité, adaptabilité, sens de la répartie et… joie de vivre! 
Je m’inscris déjà pour une suite ! 
Ma rentrée ne pourra pas être anodine avec tous les pétillements que j’ai reçus ! 
Beau cheminement, 
M.
… il m’importe d’envoyer ce petit mot pour dire que j’ai été enchanté par ce stage, que le groupe et les intervenantes étaient de grande qualité et que j’aurai grand plaisir à participer à une autre rencontre sur ce thème ou un autre.
 Encore merci pour l’accueil.
A une prochaine,
 N.

Antonella,
Je te remercie d’avoir prêté attention à ce que je puisse entendre: c’est reposant pour moi de sentir une personne attentionnée quand je participe à un groupe!
Je suis heureuse de t’avoir connue comme personne porteuse de la sensibilité à la joie qui régénère en profondeur et construit la paix.
C’est avec grand plaisir que je te retrouverai… d’abord en lisant ton livre, que je vais aller acheter…  puis sûrement avec le » Printemps de l’Education »… et le 2° module de « Eduquer à la Joie »,  dont je vais parler autour de moi!
J’apprécie aussi de glisser délicatement l’aspect spirituel dans l’être, et de parler de la reliance:  
ainsi … JOIE, PAIX et AMOUR UNIVERSEL donnent le ton dans la subtilité, la simplicité et l’expression juste.
Bonne rentrée de septembre pour la nouvelle saison qui approche!
Je t’embrasse,
B.
Stage enseignants 

 … et de notre part, un grand MERCI 
à l’Association Graine d’école (http://www.grainedecole.com) 
qui sait nous accueillir si bien, en particulier à Pascale :-)!

STAGE A PARIS

le 17 et 18
novembre
Éduquer à
la joie
©
Pistes et outils pour devenir (ou rester!) des parents et grands-parents créatifs et
heureux

Éduquer devrait être synonyme de bien être,
 pour les parents, les grands-parents et 
encore plus pour les
enfants…
Et si nous
faisions du bonheur et de la joie de vivre,
 les  buts véritables de l’éducation
et de
la relation parent-enfant ?
Ce stage
propose de découvrir, par un parcours interactif et ludique, les étapes de l’
Éducation
à la Joie
© à travers des
moments de partage de connaissances, des exemples d’approches éducatives
différentes et des exercices pratiques que vous pourrez réutiliser à la maison,
avec vos (petits)- enfants et dans toute autre situation.  Cette formation est basée sur la participation active et sur
le vécu des participants.
***********
Formatrices :
Antonella Verdiani, docteur en
sciences de l’éducation, conférencière, écrivain 
Evelyne Girard, clown,
art-thérapeute, formatrice en expression vocale
Date : 17 et 18 novembre 2012
Lieu :  Paris intra muros (l’adresse vous sera communiqué une semaine avant)
Tarifs: 180 euros (nous contacter si difficultés)
Inscriptions et renseignements : 

Joie et misère

       Elle s’invite dans les salons
bourgeois de Paris, suivant les contours des dessins des tapis persans et l’or
fin des tableaux des aïeuls, dans « la morosité qui court de demeure en demeure
» comme le disait Sœur Emmanuelle. Elle s’infiltre dans les draps usés des lits
superposés des chambres des migrants, 
dans la promiscuité des enfants et des adultes entassés dans une seule
chambre, l’Afrique en souvenir, déracinés, fatigués : c’est bien ceux
qu’elle préfère. Elle brise les classes sociales, s’en fout de l’argent qu’elle
asservie pourtant, elle en fait son esclave. Mine de rien, elle bouge d’une
maison à l’autre ; du plus riche au plus pauvre des pauvres, la misère
s’installe là il n’y a plus rien, là où plus aucun espoir est permis, plus
d’espérance, plus d’horizon. Elle s’incarne de génération en génération :
car on (s’) éduque à la misère comme on (s’) éduque à la joie, sauf que par
elle on choisit d’entretenir le manque, la peur et la soumission à la peur.

La misère est seule. Elle y tient
à cette solitude, où même pas un pauvre ne peut la consoler car, comme le
disait Don Elder Camara, « personne est si pauvre qu’il n’a rien à
donner ». D’ailleurs, elle ne demande rien, la consolation étant porteuse
d’espérance, elle n’accueille que peine ou manque d’amour. Chacun le sait,
celui qui est pauvre est parfois riche de tout ce que la misère s’acharne à
détester, la dignité en première, l’humour et aussi la joie.  Tandis que le miséreux lui, il se
suffit à lui même, ferme les yeux et le cœur aux lendemains qui chantent, aux
yeux rieurs des enfants, au respect de sa personne.
Qu’est qu’on peut bien dire
d’elle si on ne l’a pas vécue ? Qu’est ce que je peux en raconter moi,
pour qui le seul contact régulier est le clochard assis sur le trottoir de ma
rue ? Un jour nous nos sommes parlé : « Pourquoi vous êtes là,
monsieur ? » je lui demande. « Regardez mes mains, madame, j’ai
tout perdu. J’étais charpentier, puis il y a eu l’accident, voyez ? Je ne
peux plus travailler… » « Mais, mais… » à  chacun de mes « mais » qui portaient
des solutions possibles (une assurance ? la Sécu ? la médecine du
travail ? un foyer d’accueil …) son « non » était catégorique :
« non, madame, j’ai choisi la rue ». Un point, c’est tout. La rue m’a
choisi, il aurait pu dire aussi. Je me pose la question : est ce que le
sien est juste un passage volontaire par le dépouillement, de distance
temporaire de ce monde des biens, du bien que l’on se fait à soi-même, un choix
de pauvreté ? Ou à l’inverse, c’est un non-choix de misère lorsque, dans
un moment de faiblesse, il a fléchi face à la privation et au désespoir?
La misère, je dirais, c’est
l’opposé exact de la joie. Au contraire du clochard triste et résigné (mais,
qui sait, la vie est parfois surprenante…), j’ai vu des enfants joyeux jouer
sur des tas d’ordures avec des bouts de ficelles ou des pneus de voitures
cassées. Je les ai vu rieurs et pleins de vie, la misère ne les ayant pas
encore attrapés, ils jouissaient encore de la richesse immense de la joie de
vivre. Comme le disait le maitre spirituel indien Osho : « La vie en
elle-même est une toile vide. Elle devient ce que vous peignez dessus. Vous
pouvez peindre la misère ou vous pouvez peindre la joie. Cette liberté est
votre splendeur ». J’en suis convaincue, mais savoir qu’on a le choix, en avoir
la conscience, est  aussi un
luxe : il faut parfois que quelqu’un nous le dise. 
C’est ce qu’elle fait Martine Roussel-Adam
par ses actions et par le regard qu’elle pose sur les enfants qu’elle soutient
en Inde et ailleurs. J’aime ce qu’elle écris, encore plus ce qu’elle fait car
elle arrive au juste moment pour eux, lorsque le choix inéluctable de la misère
n’est pas déjà fait et que leurs yeux scintillent encore de l’espoir d’un vie
digne.

http://www.amazon.fr/jardiniers-l%C3%A2me-Martine-Roussel-Adam/dp/2709637065/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1328866675&sr=8-1

La joie en période de crise! Emission sur Radio Plaizance

Je suis intervenue le 13 décembre dans l’émission de Bernard Fagot « Regards d’ici et d’Ailleurs ». Vous pourrez l’écouter via internet sur : 

Merci à Bernard!

Regards d’Ici et d’Ailleurs RV avec la joie en Périoe de crise !

ART, JEU, SPORT: PLAISIRS SUPERFLUS OU LEVIERS EDUCATIFS?

   
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Guillement_ouvert  ART, JEU, SPORT : Guillement_fermé

PLAISIRS SUPERFLUS OU LEVIERS EDUCATIFS ?

Solutions d’entrepreneurs sociaux pionniers

 

86ème rencontre « Alter Mardis : Parlons Solutions« 
« Le jeu devrait être considéré comme l’activité la plus sérieuse des enfants », disait le psychologue Bruno Bettelheim.
Dans un contexte d’escalade du malaise à l’école – professeurs déboussolés, violences croissantes, élèves à la dérive, apprentissages en faillite -, il est plus que temps de réfléchir à de nouvelles méthodes pour préparer l’avenir de nos enfants. Avec leurs pédagogies innovantes donnant au sport, au jeu, à l’ouverture artistique une place essentielle, des entrepreneurs sociaux remportent de vrais succès… 
Nombreux sont les enfants pour qui se comporter dans la vie sociale peut relever d’un vrai défi. Cette réalité concerne les enfants en difficultés notoires : enfants des rues, enfants soldats, jeunes délinquants, enfants socialement marginalisés… mais aussi plus généralement tout enfant malmené par la vie, que ce soit dû à un choc affectif, social, scolaire ou psychologique ou à sa situation en général. Tous ces enfants ignorent ou éludent les règles de la société : ils se construisent leurs propres remparts et finissent par se replier sur eux-mêmes.
Comment les aider à se sentir à nouveau exister et à retrouver le chemin de la vie ? Comment les aider ensuite à se réconcilier avec les autres et à retrouver le goût de l’avenir ? Certaines pédagogies basées sur le jeu, l’apprentissage des arts (musique, peinture…) ou le sport, montrent des résultats étonnants. En lui donnant les moyens de s’exprimer, elles permettent à l’enfant d’être valorisé, de reprendre confiance en lui et l’aident à ressentir de nouveau la « joie de vivre ». Elles l’initient à l’apprentissage d’une valeur essentielle pour s’épanouir en société : l’empathie. En bref, elles accompagnent l’enfant sur un chemin de résilience et de socialisation.
Comment s’inspirer des différentes initiatives pionnières d’entrepreneurs sociaux pour provoquer le changement sociétal indispensable ?
En présence de :
  • Martine Roussel-Adam, Présidente de l’associationChemins d’enfance et auteur de l’ouvrage Les jardiniers de l’âme qui raconte et analyse des expériences innovantes dans l’accompagnement des enfants en difficultés à travers le monde.
  • Chantal Mainguené, fondatrice et responsable du développement de l’association  Mom’artre, et fellow Ashoka. Mom’artre propose une solution de garde d’enfants innovante à travers des lieux inédits de prise en charge complète après l’école, où les enfants ont accès à des activités artistiques et culturelles dans un cadre ludique.
  • Antonella Verdiani, consultante et formatrice dans le domaine de l’éducation. Auteure de plusieurs publications sur l’éducation à la paix, la transdisciplinarité et l’éducation à la joie, approche pédagogique qu’elle a fondée.
  • Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, il a mené de nombreux travaux de recherches notamment sur les relations que nous établissons avec les images et nos rapports aux nouvelles technologies (dont les jeux vidéo). Il est l’auteur de très nombreux livres, notamment sur la résilience et l’empathie. 
Retrouvez les prochaines rencontres AMPS sur le site d’Ashoka.
 
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Rendez-vous:

Mardi 13 décembre
de 19h30 à 21h00
au Comptoir général
80, quai de Jemmapes
75010 Paris
M°République/ Jacques Bonsergent
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Roue
INSCRIPTION GRATUITE
MAIS OBLIGATOIRE
INSCRIVEZ-VOUS
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En présence de:
  • Chantal Mainguené, fondatrice et responsable du développement de l’association Mom’artre, et fellow Ashoka.
  • Antonella Verdiani, consultante et formatrice dans le domaine de l’éducation.
  • Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste.
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EN PARTENARIAT AVEC :
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Les êtres sont condamnés à la joie: en hommage à Guy

           En Hommage à Guy Corneau 
C’était en 2011, à Montréal lorsque dans le cadre des recherche sur mon livre sur la joie, Guy me fit l’honneur d’une interview. Nous passâmes plus d’une heure ensemble, dans les coulisses d’un théâtre où se jouait la pièce d’une amie danseuse, un spectacle auquel il m’invita. Je garde le souvenir d’un homme bon, charmant, profondément gentil et généreux, sensible et attentif : un exemple de l’intelligence du cœur en action.   
Bon voyage Guy!

Interview 2011:

Antonella :
Dans ton dernier livre* tu nommes la joie en tant qu’expérience personnelle,
reliée à ton vécu. Ce sur quoi j’aimerais que l’on échange ce soir part du
constat que la joie existe beaucoup chez les enfants, mais que l’école ne fait
qu’entasser tout ce potentiel de vie. Est ce que tu penses que la joie est
innée ? Est-elle toujours là ou bien elle peut disparaître? Et si oui,
peut on aller la « repêcher » au fond de nous?                                      

Guy :
Je n’ai pas les mêmes inquiétudes que toi. Les tibétains parlent du fond lumineux
de l’être, la joie. Pour moi qui a été près de mourir deux fois, ce que l’on
découvre près de la mort ou de l’autre coté de la vie, c’est la joie, une joie
pure. Dans les deux cas c’est ce contact avec la joie pure qui m’a guéri, un
contact qui dure pendant des semaines, pendant des mois. C’est la béatitude,
c’est l’extase.  

A : C’est la joie sans objet…
:
Oui, une joie complètement gratuite. J’ai moins d’inquiétudes que toi parce que
je pense que de toutes les façons, les êtres sont condamnés à la joie, ils sont
condamnés à la liberté. Ils ne peuvent pas abolir la joie ; de même ils ne
peuvent pas abolir la lumière, c’est impossible. Il se peut que l’expérience
(de la vie) ne se termine pas bien, mais au fond ce n’est pas si grave non
plus, la joie reste ainsi que le goût de la joie. On pourrait penser que les
soubresauts dans lesquels notre monde passe actuellement, tous ces signes
d’éclatement, soient les signaux de la naissance d’un nouveau monde où il y
aura plus de joie et plus de lumière. Peut être qu’il va y avoir aussi (dans ce
passage) de la douleur, des ruptures et des conflits très importants , mais au
fond ces excès préparent la venue d’un nouveau monde qui va vers des choix plus
essentiels, donc vers la joie et la lumière. Je ne suis pas quelqu’un de très
religieux, mais je souhaite vraiment l’avènement d’une religion de la Lumière.  Ce qui m’intéresse est que les êtres
humains se reconnaissent en tant qu’êtres lumineux, des êtres créateurs qui
sont venus exprimer la lumière dans le monde, de l’amour, de la joie.

Maintenant,
si l’on regarde du coté de l’éducation
et en particulier à propos du lien entre
ce que tu appelles l’aspect transcendantal et l’aspect horizontal, quand est ce
que les êtres humains expriment de la joie dans leur vie?  C’est quand ils expriment quelque chose
qui vraiment fait partie de leur essence, de leur élan de vie, de leur élan
créateur ! C’est vrai pour les enfants et les adultes : que tu sois
content d’avoir réussi des recettes de cuisine, que tu fasse une cabane à
moineaux de tes propres mains ou que tu fasse pousser des légumes, là il y a
une joie qui est liée à ce que tu as accompli et qui t’as remis en contact avec
la vie créatrice. Comme Jung, je pense que les êtres humains sont
essentiellement créateurs, que l’inconscient est essentiellement créateur.
Toutes les fois que l’on est dans l’élan créateur ce qui répond c’est la joie,
la joie dans l’être qui est à la fois très horizontale et très communicative,
et qui permet  de toucher au fond
et à la nature essentielle de l’être, la joie pure.
A :
Je suis d’accord, mais ne trouves tu pas que telles qu’elles sont structurées
aujourd’hui, les écoles ne font que tuer cette créativité ?
:
Oui, t’as raison, mais ce n’est pas vrai que c’est seulement l’école qui fait
ça ; c’est nous qui le faisons à nous mêmes. Car quand tu es dans cet état
de joie très profonde, tu te rends compte que tu as passé 99% de ta vie à
résister à la joie. Ce n’est pas vrai que c’est l’école ou les parents qui le
font, c’est toi qui te le fais à toi même ! Nous sommes construits de
façon telle que la réponse que nous donnons à l’angoisse de vie est dans la
recherche de reconnaissance ; ainsi on s’aliène des parties plus joyeuses
de soi même et on en a peur. Les êtres humains ont peur de la joie parce que la
joie les ouvre !

:
Je donne aussi une interprétation « politique » à ce phénomène car je
pense que le système éducatif actuel n’est que l’expression de ce monde qui est
en train d’éclater aujourd’hui, lequel est fondé sur la peur. Ainsi on nous
apprend depuis tout petits à respecter beaucoup de règles et d’interdits. Par
exemple, il y a une expression française qu’on apprend très tôt aux enfants à
l’école et en famille qui est: « tu n’as pas le droit …
de faire ceci, de faire cela », comme si au fond on n’avait pas le droit de
devenir les créateurs de notre propre vie. Donc si on inverse le processus
comme on le fait dans l’éducation à la joie, on peut essayer d’aller dans
l’autre sens en partant de la richesse qui est déjà là: on reconnaît
d’abord la joie en soi, dans l’enfant, et par la joie on arrive à se libérer,
comme tu le dis.

G :
Oui, mais il faut que tu trouves des leviers éducatifs qui permettent ça. J’ai
donné une conférence qui s’appelle « Le meilleur de soi et l’enfant »
sur la question : quoi dire à des parents qui veulent éduquer leurs
enfants en leur permettant de rester en lien avec leur essence créatrice et
donc avec la joie qui est liée à cette essence ?
A :
Il s’agit de leur apprendre à oser eux mêmes.
G :
Oui, mais pour moi la peur ne vient pas de l’école, elle est existentielle dans
les êtres humains, qui ont peur de vivre, de naitre, de mourir. Et dans chaque
être, indépendamment de l’école, il y a une quête qui va l’obliger de
déconstruire quelque chose en lui qui est de l’ordre de la peur, qui va lui
faire reconnaitre ses racines, les dépasser et retrouver de la joie. C’est donc
de la joie que l’être humain a profondément peur, de sa réelle liberté de
créateur, face à lui même, face à la vie. 
C’est sur, moi aussi je souhaite une école qui soit plus attentive à ça,
mais je mesure l’étendue de la tâche…
A :
Enorme !
:
Elle est énorme parce que toutes les structures sociales vont être en jeu. Et
je suis convaincu qu’elles vont changer…
A :
Elles vont éclater ! C’est triste à dire, mais je suis confiante en
quelque sorte dans le malaise des parents, des élèves, mais surtout des
enseignants qui n’en peuvent plus.
G :
Ils sont sur la ligne de front. Quand j’avais mon cabinet de psychanalyste je
recevais beaucoup d’enseignants et je leur disais : « ce n’est pas
seulement vous qui êtes malade, mais le système dont vous faites partie et donc
dans ce sens, ne prenez pas tout comme personnel. » Car c’est une maladie
collective, une lutte continue (du système) contre les différences, dérivée de
la difficulté de nous entendre, de nous harmoniser. 
A :
Mais il y a de l’espoir, n’est ce pas ?
G :
Il y a de l’espoir, mais aussi beaucoup de heurts et des ruptures dans les vies
individuelles de gens, avec beaucoup de tourmentes. Chaque personne est
convoquée à des choix très personnels : « Est ce que je choisis la
paix, la joie ? Est ce que je choisis l’amour, d’exprimer la partie
lumineuse de moi même ? Et même de la découvrir ? Ou bien, est ce que
je choisis d’être un esclave des conditions ambiantes ? » Parce que
dans ce dernier cas, c’est  la
souffrance qui t’attend. Mais en même temps ces cassures sont nécessaires pour
permettre que le fruit s’épanouisse !
Je
regardais l’autre jour avec mon fils de 11 semaines une statue de Bouddha qui
l’attirait et le fascinait beaucoup. Quand on regarde une statue de Bouddha, on
y voit l’expression de la pureté humaine. Je pense que chacun de nous est
invité à laisser émerger une chose aussi pure, aussi simple, lumineuse mais
aussi fragile.  Je me dis que c’est
vraiment à ça que chaque être humain est convoqué : à une maîtrise
complète de soi même, une maîtrise de l’esprit, du cœur, du corps, du
comportement, de tout… C’est un achèvement fantastique, un accomplissement
très joyeux, mais quand tu mesures la distance (qui existe) avec ça, tu te dis,
« wow, moi je suis « en chantier » par rapport à ça, comme une
pierre brute.  Comment donc je vais
arriver à laisser émerger la joie ? ». Pour moi c’est tout l’intérêt
de la chose. Bien sûr, on peut arriver (à entreprendre) cette voie là par  l’éducation.

En ce qui me concerne dans mes conférences, je cherche à éveiller chez les individus le
goût d’aller vers la joie et de l’exprimer dans leur vie, de découvrir et
d’exprimer l’amour qu’ils sentent, parce que des toutes les façons le bonheur
lui même repose là-dessus. Dans ce sens là, je ne suis pas inquiet car des
toutes les façons la joie est l’appel profond de chaque être humain.
Merci à Guy de m’avoir accordé cet entretien, réalisé en octobre 2011 à Montréal. 



*Guy Corneau, Revivre! Les éditions de l’Homme
www.guycorneau.com

Trouver Davantage de Joie

 

 Comment pouvons-nous entretenir la joie et l’expérimenter davantage dans notre vie?

La première chose que nous pouvons vous dire, c’est que vous êtes censés faire davantage l’expérience de la joie dans vos vies. Certains d’entre vous croient qu’ils ont  besoin d’une permission pour ressentir de la joie, ou qu’ils ont besoin de la gagner avant de pouvoir en faire l’expérience. Bien sûr, comme toutes choses dans la vie de l’homme, la joie va aller et venir — mais dans l’ensemble vous êtes censés la ressentir beaucoup plus que ne le font la plupart d’entre vous. Pour ceux d’entre vous qui pensent avoir besoin d’autorisation pour ressentir de la joie, qu’ils considèrent que c’est un impératif divin provenant des dimensions supérieures : vous êtes libres de ressentir plus de joie ! Ne résistez pas à la joie — embrassez-la !

La manière de connaître davantage de joie est de tourner plus pleinement votre attention sur le moment présent. Vous ne pouvez pas connaître la joie lorsque votre attention est dispersée — lorsque votre esprit est en train de penser à autre chose que ce que vous êtes juste en train de vivre. Un moyen rapide et simple (mais pas toujours facile) de trouver la joie est de commencer par expérimenter les sentiments du moment présent. Ce que vous pourriez avoir besoin de faire dans l’immédiat est de reconnaître tout ce qui est désagréable — parce que la vraie joie existe sur l’autre versant de cette difficulté. Vous ne pouvez pas enjamber la chose difficile pour trouver la joie ; vous devez la traverser.
Si vous ressentez de la douleur en ce moment — si vous vous sentez isolé, désespéré, ou tout simplement débordé  — le premier pas vers la joie est de vous installer dans ce que vous ressentez et d’en faire l’expérience jusqu’à ce que ça soit terminé. Une fois que c’est terminé, alors il y aura de la place, et vous pourrez ressentir de la joie.

Ce que beaucoup d’entre vous font, au lieu de cela, c’est d’éviter consciemment ou inconsciemment ce qu’ils ressentent dans le moment présent. Vous vous écartez du sujet. Si vous êtes seuls, il se peut que vous allumiez la télé pour ne pas le remarquer. Si vous êtes accablés, il se peut que vous mangiez quand vous n’avez pas faim. Quel que soit ce que vous êtes susceptibles de faire pour vous distraire, cela garantit seulement que l’émotion va rester avec vous plus longtemps que nécessaire. L’émotion ne disparaît pas quand vous vous en distrayez. L’émotion s’en va uniquement lorsque vous la ressentez complètement. Une clé pour trouver la joie est d’abord de vous autoriser à ressentir complètement ce que vous ressentez dans le moment présent. Lorsque vous aurez fait le tour de cette émotion en la ressentant jusqu’au bout — une fois que vous aurez pleuré jusqu’à ne pas pouvoir pleurer davantage, ou hurlé jusqu’à ne pas pouvoir crier davantage, ou rire nerveusement jusqu’à ne pas pouvoir ricaner davantage — alors vous serez prêts à vous rafraîchir dans l’expérience suivante. Et cette expérience nouvelle sera naturellement la joie, parce que la joie est votre état naturel. Observez un enfant qui est aimé et bien soigné et vous verrez — vous êtes nés pour ressentir de la joie.

La clé pour ressentir quotidiennement davantage de joie est de vous rappeler l’habitude que vous aviez, enfant, d’être attentifs à votre moment présent. Prenez l’habitude de ramener votre attention sur votre moment présent. Cela demande de ressentir toute la gamme d’émotions et de sensations qui existent en vous. La joie de l’homme ne vient pas majoritairement de grands changements énormes dans la vie. Par exemple, elles ne vient pas parce que vous gagnez à la loterie ou parce que votre petit-fils est né. La joie humaine se manifeste plutôt lorsque vous prenez des moments de calme au sein de ces expériences, pour admirer réellement la beauté de ce petit-fils, ou quand vous prenez le temps nécessaire pour sentir réellement la joie du soulagement d’avoir l’argent dont vous aviez besoin. Le même niveau de joie est disponible lorsque vous prenez un moment tranquille pour apprécier la nourriture dans votre assiette, pour savourer son goût délicieux. C’est dans ces moments calmes et simples que se manifeste le plus la joie humaine. L’espace occupé par la joie dans votre vie, c’est le moment présent. Voila la clé. Vous êtes censés vous en souvenir.

Commencez aujourd’hui ; commencez dès maintenant. Cherchez tout de suite quelque chose de délicieux et de merveilleux dans votre vie et prenez le temps de le savourer. Aimez-vous la couleur de votre chemise ? Aimez-vous la sensation de la lumière du soleil sur votre visage ? Sentez-la. Ça sera la première étape sur le chemin qui vous mène à ressentir chaque jour de la joie dans votre vie. (Décembre 2010)