Je veux plus aller à l’école !



(Pour lire l’article du Nouvel Obs, cliquez ici)

Le Nouvel Observateur a publié le 11 février l’article « La phobie scolaire explose. Je veux plus aller à l’école ! » auquel j’ai réagi avec le texte ci-dessous, envoyé au courrier des lecteurs, mais pas publié.

« Je me réfère à votre article intitulé « Je veux plus aller à l’école » relatant de la phobie scolaire qui frappe de plus en plus d’enfants et d’ados français. Or, si d’une part on doit a cet article le mérite d’avoir finalement porté l’attention des lecteurs sur cette souffrance de plus en plus répandue dans nos écoles, d’autre part, les interrogations et les conclusions auxquelles la journaliste nous amène, sont trompeuses. Car le danger est, comme pour les enfants en bas âge généralement définis « hyperactifs » par les psychologues et les médecins scolaires et ainsi soigné à la Ritaline (dérivé amphétaminique aux effets secondaires importants), de médicaliser aussi ce phénomène en oubliant les vraies causes de la maladie (le mal de l’école) et de soigner les malades aux urgences …

C’est bien l’école qui est accusée, vous l’avez dit, mais ce n’est pas en envoyant les ados en chez les psychiatres que l’on arrivera à améliorer cette situation. Encore moins en les déscolarisant, décision lourde de conséquences pour leurs familles. C’est en opérant des vrais changements dans les programmes et dans les pédagogies utilisées dans nos écoles, c’est-à-dire les modalités par lesquelles ces programmes et contenus sont transmis à ces enfants. Il s’agirait par là, d’un bouleversement majeur dans notre façon de transmettre la connaissance, qui amènerait les élèves, de la maternelle à l’université, à découvrir le plaisir perdu et la joie apprendre dans un processus qui respecte leur rythme et celui des enseignants (aussi !), en le libérant, par exemple du carcan inutile des notes et des contrôles. Vaste programme, bien sur : espérons qu’entre-temps les files de ados qui craquent à l’école ne remplissent davantage les hôpitaux psychiatriques… »

Antonella Verdiani, chercheuse en Sciences de l’éducation.

D’une pédagogie de « l’entonnoir » à une du « ressort « …

Je suis d’accord avec Chris (voir son commentaire ci-dessous) en ce qui concerne la présence des personnes âgées dans les écoles (sans doute enrichissante pour les uns et pour les autres), mais au-delà des formes que cette nouvelle éducation devrait prendre,une révision de l’approche pédagogique est nécessaire et urgente. Car il s’agit de passer d’un acte de gavage (l’éducation confondue avec l’instruction) à un processus que je définis de libération des qualités des élèves, d’une pédagogie de l’entonnoir à une du « ressort » (comme le dit le scientifique et philosophe J.F.Lambert)…

Je crois que les premiers acteurs de ce processus devraient être les enseignants : beaucoup d’entre eux souffrent dans nos écoles à cause des programmes trop chargés, trop loin de la vie réelle, d’une hiérarchie inutile à l’intérieur de l’institution, de la violence des élèves à la recherche d’eux-mêmes et des limites à leur actes. Ils sont souvent démunis, ils n’ont jamais été formés à devenir des pédagogues (ou alors c’est rare), et des méthodes comme par exemple la médiation, la communication non-violente, la relaxation, etc. qui ont fait leur preuves dans la gestion de la classe sont encore loin d’être intégrées dans les écoles.

Mon intention n’est pas de refaire le monde avec une énième pédagogie, mais de fournir aux enseignants, aux élèves, et aussi aux parents et aux grand- parents des nos écoles, une formation transdisciplinaire, selon une approche éducative intégrale, qui ne sépare pas l’esprit du corps, des émotions, de l’intellect … ce que j’appelle « éducation à la joie ».